vendredi 26 décembre 2008

Nouvelles mythologies

J'ai lu avec intérêt le livre "Nouvelles mythologies" sous la direction de Jérôme Garcin(Seuil) qui s'inscrit, 50 ans après dans la continuité du livre "mythologies" de Roland Barthes écrit en 1957. Les mythes se transforment, certains disparaissent et d'autres naissent. Ils sont cependant très révélateurs de notre état d'esprit et de notre comportement. Plusieurs auteurs ont participé à cet ouvrage. J'ai particulièrement aimé le passage sur le 4x4 rédigé par David le Breton et je ne résiste pas au plaisir d'en extraire cette phrase : "Le 4 x 4 participe de la mythologie de la survie, l'imagination post-septembre 2001 de son conducteur bien protégé sous sa carlingue l'amène volontiers à se voir surgir indemne et triomphant des ruines fumantes de la ville réduite en poussière par une action terroriste. Au-delà d'un certain point, ce n'est plus le conducteur qui fait la voiture, mais la voiture qui fait le conducteur."

mardi 11 novembre 2008

Cristina Vicky Barcelona

Si vous ne l'avez pas vu, je vous recommande chaleureusement le film "Vicky Cristina Barcelona" by Woody Allen
C'est le petit résumé du film qui m'a accroché. Je n'avais même pas remarqué que c'était un film de Woody Allen. Si je l'avais constaté, je ne serais jamais allé le voir car je trouve ce réalisateur ennuyeux, répétitif, psycho-machin, bref permettez l'expression "c.....". Ceci dit, je n'ai jamais vu un de ses films et base mon jugement uniquement sur ce qu'on en a dit, ce que j'ai lu et ses déclarations dans la presse.
Le film se passe à Barcelona et met notamment en scène deux femmes et deux attitudes face aux sentiments et à l'amour.
Bien sûr Woody Allen est un américain et comme tout américain, il leur est toujours nécessaire de mettre en scène des héros remplis de qualités, de capacités et qui vivent dans des conditions matérielles idéales. Mais ceci mis à part, j'ai trouvé l'approche particulièrement intéressante : Faut-il rester sincère dans sa recherche intérieure, dans ses émotions et sentiments jusqu'au bout au risque de déplaire, de vivre dans une certaine fragilité en embrassant les bons mais aussi les mauvais moments (Cristina) ou alors de vivre à l'intérieur d'un cadre, d'un rempart protecteur au risque de passer à côté de soi (Vicky). Une réplique du film "le romantisme naît de ce qui est inachevé" ou quelque-chose du genre.
C'est drôle parce que je terminais juste avant un chapitre du livre "Tout l'univers dans un atome" du Dalai-Lama qui dit que selon le bouddhisme, les afflictions mentales sont universelles et présentes chez tous les êtres sensibles. Les principales sont liées à l'attachement, à la colère et à l'illusion. Chez les tibétains, il y a en fondement l'impermanence, que tout change et que nous sommes tous reliés, que le temps n'est pas une véritable dimension, seul l'espace compte.... un bon sujet de méditation sachant que personne n'est indispensable et que peut-être la véritable Joie est d'apprendre à mieux se connaître et comme quelqu'un a dit...et tu connaîtra l'univers et les dieux.... C'est-à-dire tout un programme !
Puis je me suis aperçu que j'aimais beaucoup ce film de par la qualité de la prise de vues, de manière de présenter la beauté des monuments, des endroits, des personnages superbement bien filmés, de la beauté des personnages extrêmement bien choisis. De la qualité du rendu des couleurs, des plans-séquences. En fait, ce qui m'a énormément plus ce n'est pas seulement le contenu mais aussi l'oeuvre esthétique qui éclate de ce film en mélangeant les arts... il est aussi question de peinture mais d'art en général qui est une voie vers une meilleure perception des choses de la vie..
Je trouve qu'une histoire quelle qu'elle soit mais racontée par un artiste devient une oeuvre d'une beauté incroyable.
Chapeau bas Woody !
Voilà quelques-unes de mes impressions et ce que j'en retire. Ce n'est évidemment que mon simple avis

jeudi 23 octobre 2008

A propos de Fabienne Verdier "Passagère du silence".
Je viens de terminer le livre de Fabienne Verdier "Passagère du silence" où elle décrit son itinéraire intérieur et extérieur, sur sa recherche artistique et culturelle de la calligraphie traditionnelle chinoise. Quelle noblesse, quelle pureté, quelle beauté, cette femme dépositaire d'une humanité où l'art est au centre. Un livre à mettre entre toutes les mains et à sa lecture, ce n'est pas possible d'en ressortir indemne.
C'est tellement difficile de trouver les mots,...tellement les siens sont justes et beaux.
Je me permets de citer le début de la présentation en livre de poche "Tout quitter du jour au lendemain pour aller chercher, seule, au fin fond de la Chine communiste, les secrets oubliés de l'art antique chinois, était-ce bien raisonnable ? Fabienne Verdier ne s'est pas posé la question : en ce début des années 1980, la jeune et brillante étudiante des Beaux-Arts se retrouve dans la province du Sichuan, dans une école artistique régie par le Parti, déterminée à affronter tous les obstacles :..."
et sa dernière phrase :
"Ma vie d'ermite, le fait de peindre à la campagne m'entrainent à percevoir la grande musique du monde dans un "éclat de bourgeon". Quelle puissance, quelle connaissance savante, quelle complexité dans le "presque rien" d'un bourgeon ! Cette communion charnelle avec la nature, cette ritournelle qui recommence, de plus belle et à profusion chaque saison, nous fait comprendre que la vie ne meurt jamais. Pour moi, l'acte de peindre porte en gestation toutes les modernités possibles. Accueillir sur le pas de sa porte la beauté du monde, libre et sans entrave, l'insouciance d'un instant...".
Que dire de plus, sinon de vous conseiller de suivre ses pas au travers des pages de ce livre du coeur.

samedi 2 août 2008

Comment je vois le monde, d'Albert Einstein

Je voudrais juste vous faire part de la beauté de ces premiers mots du premier chapitre écrit dans les années 30 de ce merveilleux livre qui m'a fait découvrir Einstein sous un nouvel angle et celà m'inspire beaucoup dans ma vie :
"Par l'expérience quotidienne, concrète et intuitive, je me découvre vivant pour certains autres, parce que leur sourire et leur bonheur me conditionnent entièrement, mais aussi pour d'autres hommes dont, par hasard, j'ai découvert les émotions semblables aux miennes.
Et chaque jour, mille fois, je ressens ma vie, corps et âme, intégralement tributaire du travail des vivants et des morts. Je voudrais donner autant que je reçois et je ne cesse de recevoir."

mardi 18 mars 2008

Nue, le temps d'une pose

de Maryse Lamigeon.
Quelle légèreté et quelle élégance dans l'évolution de Lillia à la recherche d'elle-même au travers de la pratique du dessin, des poses comme modèle dans les ateliers de peinture et de sculpture. Ces émotions, sa sensibilité Un beau livre qui se déguste avec beaucoup de subtilité

dimanche 13 janvier 2008

Camille et Paul Claudel

Je viens de terminer avec émotion l'excellent livre sur Camille et Paul Caudel de Dominique Boni. Quel destin de deux êtres taillés dans le roc, excessifs et qui ont réellement besoin de se surpasser sans cesse pour vivre. Paul Claudel, le poète, l'écrivain hors pair; mais surtout Camille, cette femme bafouée à l'immense talent et qui renaît seulement depuis peu des ténèbres. Il suffit de voir son implorante (bronze) au Musée Rodin pour s'en rendre compte.